Aligot au Miel du père Miod

Voici ma recette d'aligot au miel. Bien que je doute d'avoir été le premier à penser à utiliser du miel dans la recette, il est indéniable que je suis le premier à le mentionner et publier une telle recette.


Ce plat est déconseillé aux personnes ne supportant pas l'aïl, ou le fromage, ou les deux.

Ingrédients (pour 3 ou 4 personnes selon les appétits) :

Préparation et cuisson (compter 1 heure)

Épluchez les pommes de terre.

Faire cuire les pommes de terre à l'eau ou à la vapeur. Comme il vous faudra une cocotte minute, de toutes façons, et que ça ira plus vite à la vapeur, autant le faire à la vapeur. Ne pas oublier de saler l'eau.
(Inconvénient : quand on enlève la soupape, ça fait peur aux chats)

Pendant la cuisson des pommes de terre, qui va prendre 30 à 40 minutes, c'est le moment de transformer le fromage en purée ; une rape à fromage est l'instrument le mieux adapté. En cas de non disponibilité de cet ustensile, je recommande de couper le fromage en petits cubes (enfin, vu comment certains manient le couteau ici, ce seront plutôt des petits parallépipèdes déformés, mais sachons faire preuve d'indulgence). Quand je dis petits, je veux dire quelque chose dans les 8x6x8 millimètres. Attention les doigts.

Si vous êtes deux personnes ou plus à préparer, la première qui se moque des performances de l'autre en rapage ou coupage de fromage a gagné le droit de s'occuper de l'aïl, et de couper les têtes en petits morceaux, elles aussi ; on verra si elle fait toujours sa maligne, après. Si vous êtes tout(e) seul(e), c'est encore pour votre pomme. Du nerf !

À ce moment, comme tout est bien calculé, les pommes de terre sont cuites. C'est le moment de faire en sorte qu'une telle chose n'advienne pas des carottes : ouvrez la cocotte minute, laissez la vapeur belliqueuse se frayer un chemin vers l'extérieur. C'est aussi le moment d'aller chercher la bouteille de vin à la cave, ou de la sortir du réfrigérateur, et de l'ouvrir, afin que le vin monte en température tout doucement.

Armé d'un robot électroménager (ou tout simplement d'une spatule en bois et d'une fourchette en métal), et de la hargne dont seul quelqu'un victime de son quatorzième plantage informatique dans la même heure peut disposer, écrasez sans pitié ni rémission les pommes de terre, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une purée amorphe et sans vie au fond de la cocotte-minute. Attention, c'est chaud.

Les pommes de terre étant réduites à l'impuissance, étouffez-les en versant petit à petit le fromage rapé ou cubique, et la crème petit à petit, tandis que de l'autre main, vous manierez avec grâce une spatule en bois afin de tourner la purée et homogénéiser le mélange. Oui, c'est faisable avec deux mains, pour peu que l'on fasse preuve d'un minimum de dextérité.
(Attention : ne pas verser la crème trop vite. Il ne faut surtout pas que la purée devienne trop liquide, mais il ne faut pas non plus que vous ayez à dégager un effort supérieur à celui de la mère Denis pour tourner cette mixture)

Et le miel, miladiou ! Où est le miel ! De temps en temps, au lieu de mettre un peu plus de crème, mettez une cuillérée à café de miel, ne serait-ce que pour l'odeur. Au total, il ne faut pas dépasser une cuillérée à soupe de miel, voire une demi si le miel n'est pas si doux. Sinon le goût du miel est trop fort.

Quand la spatule se fraye un chemin sans trop de résistance, sans que la purée ne ressemble non plus à la place du marché de Sommières (Gard) innondée à l'automne, c'est le moment de placer un peu partout qui un morceau d'aïl, qui un grain de poivre, qui un peu de sel. En ce qui me concerne, quand personne ne regarde, j'y rajoute aussi un peu de mie de pain blanche en toutes petites boules.

Une douce odeur d'aligot doit commencer à se dégager. Sans vous laisser distraire, continuez de bercer le plat avec la spatule en bois, après l'avoir remis sur le feu, afin d'éviter que l'aligot n'attache aux parois. Des bulles d'air qui s'échappent viennent crever la surface et exploser en riant à intervalles irréguliers, signe que tout va bien. Quand leur nombre commence à se multiplier, touiller vigoureusement. Il y en a bien pour dix à quinze minutes de touillage selon la chaleur de la flamme (et sur plaque électrique ou à induction me direz-vous ? Je vous réponderai avec dédain que l'aligot ne se cuisine pas n'importe comment, feu de bois ou gaz uniquement, béotiens !), la taille de la cocotte-minute, votre appétit.. et tout simplement la température du plat - il ne sert à rien de le laisser brûler ! Au passage, je rapelle que celui qui a la spatule peut en profiter pour goûter discrètement sous prétexte de tâter la température.

Quand tout est bon, il reste à couper le feu, et à servir les convives déjà attablés et tout sourire à l'idée du repas qu'ils vont faire.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un bon appétit. Attention, c'est chaud.

Vin

Pour accompagner l'aligot, je recommande un bon vin de Bourgogne. Un Côtes de Beaune ou un Pineau Noir feront parfaitement l'affaire, mais libre à vous de tenter d'autres choix de vin.

Voici des vins que nous avons apprécié avec mon aligot :


miod@online.fr