Le camp d'Antoune
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En Haute-Loire, entre les villages de Salettes et Goudet, une coulée de lave comme il s'en trouve beaucoup dans la région, forme un plateau en hauteur, dominant la Loire et offrant une vue dégagée dans toutes les directions (à condition de déboiser), bien visible en hauteur depuis la route en circulant de Salettes à Goudet.

Au IIème siècle avant notre ère, avant la conquête de la Gaule par Jules César, seul le pourtour méditerranéen était sous occupation romaine : il s'agissait de la province Transalpine. Afin de sécuriser la frontière entre les deux puissances, des camps fortifiés ont été construits le long de cette frontière, aux emplacement les plus profitables d'un point de vue militaire.

C'est ainsi que sur cette coulée de lave a été bâti un camp gaulois, aujourd'hui disparu, dénommé le « Camp d'Antoune ». Il n'en reste plus rien d'autre que des pierres aujourd'hui, mais plusieurs campagnes de fouilles archéologiques sur le site ont été plutôt réussies.

Le site est traversé par le chemin de grande randonnée GR3F (Lafarre - Apinac) qui suit d'assez près le cours de la Loire de Lafarre à Retournac avant de s'en éloigner. Mais si l'on souhaite se contenter d'une balade sans trop de dénivellée, le site est accessible depuis le hameau d'Espinasse, sur la D37 entre Goudet et Salettes (prendre la première à gauche en venant de Goudet, ou la troisième à droite en venant de Salettes ; depuis Salettes un petit panneau de direction l'indique), et suivre la route goudronnée jusqu'à la fin du goudron, avant de continuer sur la piste.

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Bien que je décrive le camp d'Antoune dans la section « balades », je suis monté le long du GR3F depuis le cimetière de Goudet, histoire de me faire un peu les mollets. En sortant de la forêt, le plateau (de nos jours de nouveau boisé) est visible au loin.
Le GR rejoint la route en provenance d'Espinasse, dont le goudronnage s'arrête ici.
Il n'y a plus qu'à monter jusqu'au plateau, par une pente beaucoup plus douce que celle arpentée depuis Goudet.
Arrivé sur le plateau, pas de chance ! Le balisage est en grève. Ou peut-être simplement fourbu d'avoir trop résisté au vent.
Un grand panneau explique mieux que moi l'histoire et l'agencement du site.
Le chemin permettant de ressortir du fossé part vers la gauche. Devant moi, des restes des fortifications.
Après m'être élevé de quelques mètres...
...je longe d'autres débris des fortifications.
Puis le sentier invite à continuer le long de ce qui fut une enceinte.
Rapidement, le paysage se dévoile en grand en direction du nord-ouest. On distingue bien évidemment la piste par laquelle je suis arrivé, mais aussi pléthore de reliefs au loin. Légèrement à gauche du centre, dans le prolongement de la piste, les deux reliefs arrondis sont le Mont Recours et le Mont Devès. Vers la droite, le sommet dans l'ombre est le Suc de Miceselle. Tout à droite, tout au fond, à travers les aiguilles de pin, la petite bosse est celle du Mont Bar.
En me faufilant entre les arbres pour avoir une vue un peu plus dégagée vers le nord-nord-ouest, je peux également apercevoir, à droite, le Bramefont.
Gros plan sur le Mont Recours et le Mont Devès (surmonté d'une tour de communication).
Gros plan sur, de gauche à droite, la Garde d'Aunac, la Garde des Ceyssoux, et le Suc de Miceselle. Goudet se trouve au fond de la vallée de la Loire, que l'on devine au premier plan.
Je continue sur ce qui est en quelque sorte un chemin de ronde.
Les éboulis des murs ne sont jamais loin.
Plein ouest, la vue donne maintenant sur le Mont Burel.
Encore des éboulis.
Des éboulis devant le Mont Burel. Entre les deux, le hameau d'Espinasse.
Ayant progressé quelque peu, je peux désormais voir, en direction du sud-ouest, le Mont Tartas (à gauche).
J'approche de l'angle sud-ouest du plateau. Le Mont Tartas est cette fois à droite, avec le Peyrachas au centre.
Ici, plus de ruines de murs, car il n'y en a jamais eu besoin : la fortification est naturelle...
Vue depuis l'angle. On retrouve le Mont Tartas sur la gauche ; à droite du rocher on peut également découvrir le château d'Arlempdes, contemporain du Camp d'Antoune et qui lui aussi domine la Loire sur l'autre rive.
La vue vers le sud.
L'extrémité de la coulée de lave, bien que fortement attaquée par l'érosion, n'en demeure pas moins infranchissable sans matériel d'escalade.
Toujours proche du coin sud-ouest, en regardant vers l'ouest, j'arrive enfin à voir une petite partie du cours de la Loire.
Gros plan sur Arlempdes et son château.
Je commence à m'éloigner le long du flanc sud du plateau. En regardant derrière moi, le Mont Burel, le château d'Arlempdes, et la roche volcanique.
En contrebas, l'érosion a dégagé de gros blocs. Ce sont les « menhirs » du Camp d'Antoune.
Vus d'en haut, certains donnent l'impression d'avoir été couchés.
Encore des « menhirs ».
Des « menhirs », la Loire, le Mont Tartas.
Et s'il s'agissait tout simplement d'une carrière de boules de pétanque géantes abandonnée ?
Vers l'est, d'autres reliefs apparaissent : le Suc de Taupernas et le Suc de Montfol à gauche, le Suc de Cherchemus au centre (petit plateau), et le Suc de Bauzon à droite, beaucoup plus clair.
Dernier regard sur la colonie de menhirs.
Un peu plus loin, la vue vers l'est est dégagée. En plus du Suc de Taupernas et du Suc de Montfol à droite, on reconnaît, au centre, un group de cinq sommets qui sont, de gauche à droite : la Roche du Bachat, le Mont d'Alambre, le Mont Mézenc (tout au fond), le Rocher Tourte et le Chaulet. Enfin, sur la gauche, les Sucs de Breysse : le Petit Suc (arrondi) et le Grand Suc (plateau).
Encore une vue des Sucs de Breysse devant une partie des ruines du camp.
Gros plan sur les Sucs de Breysse, qui sont les plus jeunes volcans de Haute-Loire. Notez que le ciel, au-dessus de ces sucs, est bien évidemment de couleur « bleu de Breysse ».
Gros plan sur la Roche du Bachat, le Mont d'Alambre, le Mont Mézenc, le Rocher Tourte et le Chaulet. On peut également distinguer à droite, la Serre du Grésier.
Je m'apprête à redescendre du plateau (et donc, du Camp d'Antoune). Pas loin, sur la gauche, le relief de la Farette, un peu moins élevé que le plateau.
En descendant, je longe encore ce qui semble être des ruines de fortifications.
En ligne de mire, la Farette.
Derrière moi, le Camp d'Antoune, masqué par les arbres.
Encore des éboulis de murs.
Cependant, par endroits, leur aspect semble un peu moins ruiniforme et un peu plus organisé. Mais peut-être s'agit-il de murs de pierres sèches assemblés plus récemment.
Le flanc de la Farette est recouvert par un pierrier.
Par endroits, des morceaux autrement plus gros ne perdent rien pour attendre, l'érosion étant persévérante et infatigable.
Encore une belle boule de pétanque géante. À moins qu'il ne s'agisse d'un cochonnet écrasé ?
Le chemin continue en contournant la Farette.
Une fois la Farette passée, le chemin continue vers le hameau de Bordeyrac, mais il est possible de revenir vers le Camp d'Antoune en prenant deux fois à gauche. Après quoi, le Bramefont devient de nouveau visible au loin.
La piste remonte tranquillement.
De temps en temps, des amoncellements de pierre sur ma gauche rappellent la présence du Camp d'Antoune.
En bonus, le château de Goudet et le Rocher du Midi, vus en redescendant vers Goudet.
Gros plan sur le château de Goudet et le Rocher du Midi.